Méduses

Sujet: Méduses Sam 13 Sep 2014 - 14:56

Il paraît qu'il y en a de plus en plus partout, trouvé ici des choses intéressantes sur ces drôles de bêbêtes

"Des êtres fragiles, les méduses ? Pas dans la nature ! Pensez donc, les premières traces de ces corps gélatineux sur terre remontent à plus de 600 millions d'années. Une époque où les dinosaures sont encore (très) loin d'être nés. Trop longtemps, les méduses, classées parmi les cnidaires - qui disposent de cellules urticantes -, ont été sous-estimées : "On les considère souvent comme une masse informe qui se laisse dériver au gré des courants", soupire Robert Calcagno. Avec Jacqueline Goy, une spécialiste mondiale de ces animaux, le directeur de l'Institut océanographique de Monaco vient de cosigner Méduses. À la conquête des océans*. Un ouvrage grand public, qui se veut "un cri d'alarme" sur la multiplication inquiétante de ces bestioles aux propriétés étonnantes.
Selon eux, les mers et les océans du globe sont à un tournant. En effet, nos eaux poissonneuses, qui font vivre et nourrissent tant de personnes dans le monde, pourraient bien finir... en "soupe à la méduse". … "Une augmentation de la température d'à peine un degré de l'eau a favorisé leur reproduction", assure la chercheuse. … la contamination est en cours un peu partout, pas seulement dans les eaux méditerranéennes. …La méduse nuit à l'économie, et le venin des plus dangereuses, comme la méduse guêpe en Océanie, tue au moins cinquante personnes par an dans le monde. Cinq fois plus que les requins.

Qui blâmer devant les dégâts ? Les hypothèses sur leur pullulation mènent toutes au même coupable : les activités humaines. En cause, la surpêche des autres mangeurs de plancton et des médusophages - comme les tortues qui les confondent parfois avec des sacs en plastique. La pollution aux nitrates et aux phosphates aussi, qui provoque l'eutrophisation des mers. "On leur enlève leurs prédateurs, on les soulage de leurs concurrents et, en plus, on leur donne à manger !" s'exclame Robert Calcagno. …Quant aux particules de plastique qui contaminent la quasi-totalité de la surface des océans, elles sont de formidables bouées auxquelles s'accrochent les polypes, la forme larvaire des méduses. … L'acidification et le réchauffement en cours des océans ne leur font pas peur, au contraire. …

Paradoxalement, ces lointaines cousines (nous partageons avec elles 60 % de nos gènes) ont tellement à nous apprendre qu'elles pourraient constituer, dans bien des domaines, notre planche de salut. Ce sont des réserves à cellules souches, à la grande plasticité. "Quand elles n'ont pas à manger, elles jeûnent, quitte à régresser. Elles ont toutes cette capacité de réversion. Elles peuvent rajeunir ! C'est un truc génial, non ?" s'enthousiasme Jacqueline Goy, médusophile depuis 40 ans.

Il est donc plus que temps de percer les secrets de cet être, certes "primitif", mais doté d'une ébauche de cerveau et de système nerveux, dont nous ne connaissons que 20 % du cycle de vie. Alors que l'humanité devra s'adapter à un siècle promis à de grands changements climatiques, inspirons-nous de ces passagers clandestins inattendus de la mondialisation. Robert Calcagno conclut : "Il ne faut pas maudire les méduses, mais faire en sorte qu'elles restent à leur place et non qu'elles prennent toute la place."

Sujet: Re: Méduses Dim 14 Sep 2014 - 18:04

Faut dire que dans l'eau, elles ont l'art de nous surprendre et... elles ont un effet saisissant...

Encore des précisions ici

"Le mucus de méduses constitue un filtre naturel, capable de débarrasser les eaux des nanoparticules : une belle promesse environnementale à l’heure où rien n’est fait pour lutter contre cette pollution, malgré l’explosion de l’utilisation de ces particules miniatures dans les produits de la vie courante."

Des projets :

"Mais pas la peine d’utiliser l’organisme entier : c’est en fait son mucus, produit en cas de stress, de reproduction ou de mort, qui constitue le filtre. « Ce mucus est composé d’un réseau très dense de molécules de type oligosaccharides et peptines, qui piège les nanoparticules et les retient. Elles s’y agrègent, précipitent et il est alors possible de les récupérer », explique Philippe Barthélémy. Plongé dans un tube de liquide contenant des particules d’or, le mucus absorbe ces dernières en quelques secondes après agitation.
Ces animaux dont on cherche à réduire la prolifération pourrait donc présenter un réel intérêt environnemental. Les chercheurs ont déposé un brevet protégeant leur découverte et la production de mucus filtrant. Reste à savoir comment il sera produit et utilisé : A partir de méduses récoltées en mer ou produites dans des fermes ? Pour filtrer les eaux de mer ou les eaux de boisson ? En attendant les réponses, les chercheurs évaluent déjà une autre composante de leur trouvaille : les méduses peuvent-elles servir de biomarqueurs des zones polluées par les nanoparticules ?"